La portée littéraire du Récit autobiographique intitulé Colobane à Guédiawaye, Souvenirs d'enfance de TAWU-KËR SALL



Disponible à 3500 francs CFA au Bénin, au Sénégal et aux Etats-Unis.

PLAN

Introduction

I - Biographie de l'auteur

II- Etude de l'œuvre

A- Résumé

B- Valeur ou portée littéraire

C- Quelques citations tirées de l'œuvre

Conclusion

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Introduction

Les valeurs morales, la richesse culturelle et artistique de l'Afrique tendent vers la corbeille celle des oubliettes. Face à ceci, humble témoin de l'aise que procure ceux-ci et sachant le recours au passé nécessaire pour une restauration, TAWU-KËR SALL se propose en faisant accoucher de la nostalgie de son enfance, un livre, que dis-je, un guide de vie. À travers lequel il fait connaître au monde les us et coutumes du Sénégal, son pays natal, portant une large ouverture sur l'Afrique elle-même.

I- Biographie de l'auteur

Né en 1965 et connu sous le nom commun de Pape au Sénégal, Tawu-Kër est l'aîné de sa famille SALL. Il eût l'aubaine d'être élevé par deux générations parentales selon les coutumes traditionnelle et religieuse. A l'âge de cinq ans, il fit l'école arabo-coranique et un an plus tard, il entama celle primaire. Après avoir franchi ce premier pilier, il continua ses études secondaires jusqu'à l'obtention du Diplôme d'Etudes Moyennes. Il prit tôt le chemin de l'exil volontaire, ainsi il vit à l'Outre-mer jusqu'à présent. Marié et père de deux enfants biologiques ainsi que deux autres adoptifs.

II- Etude de l'œuvre

A- Résumé

Le bouquin à notre étude est subdivisé en six (06) chapitres respectivement L'ère de l'enfance, Le pagne social, Souvenirs de mon premier voyage, Etude au cycle secondaire, Le patrimoine culturel et enfin Tawu. A travers ceux-ci, l'auteur ne se contente pas seulement de raconter sa vie comme en est l'habitude de bon nombre d'autobiographes. Il nous propose plutôt, un guide d'enseignement ou d'orientation de la jeunesse presque déboussolée. Face aux effets divers de la mondialisation sur les mœurs et coutumes africaines, il met son expérience au service de la renaissance d'une Afrique ayant perdue ses valeurs les plus chères. « Le retour à la source est l'apprentissage le plus vivant de la vie » écrit-il. 

Il commence par nous remémorer les éléments clés qui faisaient de l'Afrique d'hier, ce qu'elle était. L'exemple des chansons traditionnelles africaines qui non seulement ont des vertus berceuses et thérapeutiques, aussi, « développent les relations filiales beaucoup plus que les gadgets de distraction préférée d'un grand nombre de mamans modernes ». Il sera démontré ensuite sans blâme, les conséquences du rejet des habitudes (les jeux, les comptines au clair de la lune ou toutes autres choses) africaines qui participent au mûrissement de l'intellect de l'enfant, au profil des nouvelles technologies dont l'utilisation se constate abusive et incontrôlée. Pour une jeunesse [disciple-hybride du monde virtuel], l'auteur propose que nous marchions « à la lumière jaillissante de nos chères valeurs » et que nous la transmettions à la jeunesse « car ensemble [elle] forment l'antidote aux crises socio-économique et morale qui sévissent actuellement dans nos pays, au sein de notre chère Afrique ».

Il sera ensuite sujet du pagne social. En effet, l'auteur part de l'idée de l'instauration du mariage par Dieu, pour montrer le fait que nous sommes et restons une famille qui se doit d'être unie. Etant donné que le mariage veut dire (expressément) l'union d'un homme et d'une femme, issus tous de familles différentes, cela favorise l'élargissement des liens communautaires ainsi que les relations humaines, fils apportés au tricotage du pagne social. Pagne qui se voit malheureusement déchiré par la culture de l'individualisme, l'ethnicité, la solitude (plutôt physique laissant place à une apparente vie communautaire virtuelle), etc. L'auteur nous parle ensuite de ses lieux préférés d'enfance, de sa cohabitation avec des sages, de ses amitiés, de son entrée à l'école coranique et bien d'autres lieux, personnes et événements ayant marqués positivement ou négativement son enfance.

Il nous est également servi l'hospitalité à l'africaine à travers le récit du premier voyage de l'auteur, qu'il effectua à l'âge de quatre (04) ans. Il s'était rendu avec son père à son village natal. Le récit de son séjour plein de marques d'hospitalité et d'amour de la part de leurs hôtes, présente une Afrique où l'on accueil l'autre bras ouverts ; où aimer son prochain fait partie du vocabulaire depuis la nuit des temps. Comme pour revivre à travers la lecture, l'Afrique alors qu'elle était encore Afrique. 

Le récit de son cursus scolaire (primaire et secondaire) plein d'aventures joyeuses que de péripéties mais surtout de leçons ; l'exposé sur notre patrimoine culturel, dont l'habillement à l'africaine ; les privilèges et les devoirs du "Tawu", fils aîné en culture sénégalaises... etc. Sont tant d'autres aspects de ce livre qui, bien qu'étant autobiographique reste une fontaine des us, mœurs et coutumes africaines non taries vers laquelle devraient courrir pour s'abreuver, l'actuelle génération et celles futures.

B- Valeur ou portée littéraire

Ecrit dans un style assez simple et mignon, le livre est adapté à toute personne désireuse de le lire. Cela exprime l'ardent désir de l'auteur de prêcher au monde son Evangile sur l'Afrique. A nous fier aux mots de Marcus Garvey qui pense qu' « un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines » ou à l'un de nos proverbes africain qui dit qu' « un homme sans culture ressemble à un zèbre sans rayures », nous trouvons toute la richesse culturelle de ce récit autobiographique garni du souffle de l'Afrique d'hier, à présent étouffée. 

Et si Jean Vilar pense que « la culture, ce n'est pas ce qui reste quand on a tout oublié, mais au contraire, ce qui reste à connaître quand on ne vous a rien enseigné », ce livre serait donc l'un des moyens par lesquels l'auteur compte apporter son aide à la restauration de l'Afrique, face à une génération qui n'a su vivre à l'africaine et qui se doit de mieux connaître sa culture pour se rendre compte de sa richesse et enfin se réveiller de ses fantasmes stériles.

De l'illustration de la première de couverture (où l'on voit l'image d'une mère africaine, enfant au dos, calebasse d'eau sur la tête, sur les terres d'Afrique et des oiseaux volant au dessus) au contenu de l'œuvre (où nous apprend du mieux qu'il puisse sur mère Africa), l'on peut lire une vie d'aise, d'apprentissages permanente auprès des sages, d'aventures enviables... Une vie qui se propose guide des âmes manquant de discernement, perdues dans la savane touffue d'un monde dit révolu.

C- Quelques citations tirées de l'œuvre

— « Le retour à la source est l'apprentissage le plus vivant de la vie »,

— « Au-delà d'un moyen de calmer les émotions enfantines, les chansons traditionnelles, dans une communication parfaite et entière développent les relations filiales beaucoup plus que les gadgets de distraction préférée d'un grand nombre de mamans modernes »,

— « La curiosité naturelle de l'enfant face à son monde étrange qui l'entoure ne devrait point de limiter à un simple écran parfois hostile qui n'ouvre qu'une fenêtre restreinte sur l'univers vaste et inconnu mais devrait se construire sur le terrain de la pratique naturelle et non artificielle »,

— « Notre expérience mise à leur disposition pourrait les aider à découvrir les racines ancestrales et œuvrer pour les préserver et maintenir un combat pour la réhabilitation de nos valeurs morales lesquelles sont en train de dégringoler vers un déclin perpétuel »,

— « La famille s'établit comme un arbre dont les branches s'étalent vers des directions divers mais dont les racines demeurent groupées et enfoncées dans le même sol »,

— « L'individualisme accru qui sévit au sein de notre grande société contemporaine était méconnu ou du moins découragé dans celle traditionnelle »,

— « L'éducation des enfants était à la fois l'affaire des parents, du voisinage, de l'école séculière et religieuse »,

— « Notre éducation attachait une valeur à la préservation de notre identité »,

— « La parole jouait le rôle de média social traditionnel, bien préservée par la classe des griots au premier rang et suivis par les sages afin de transmettre les faits et occurrences du passé aux nouvelles générations »,

— « L'instauration de la discipline enfantine au sein de la famille passait par l'aîné naturellement », etc.


Pape Tawu-Kür SALL

Conclusion

Colobane à Guédiawaye, Souvenirs d'enfance est un florilège d'images fait par la magie de mots iconographiques, d'une enfance riche sentant les odeurs de l'Afrique. C'est la capture des instants fous d'une vie pour une représentation souple mais gigantesque de celle de tout un peuple.

Lazare OGOUTCHORO, à la rédaction.



Editions Essaim Plumes

Parakou, Bénin

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